Introduction
Aujourd’hui, nous allons parler d’un économiste passionnant — et d’un mot qu’on prononce sans toujours le comprendre : l’entrepreneur.
Et pas n’importe lequel : celui vu par Joseph Schumpeter, le penseur qui a fait de l’entrepreneur le héros du changement économique.
Schumpeter, un économiste qui aimait les entrepreneurs
Joseph Schumpeter (1883–1950) est un économiste autrichien au style original :
il ne voyait pas la croissance comme un simple enchaînement de chiffres,
mais comme une aventure humaine, menée par des individus capables d’inventer et d’oser.
À une époque où beaucoup d’économistes parlaient de machines, de capital et de travail,
Schumpeter, lui, a mis l’entrepreneur au centre du jeu.
Pour lui, la vraie richesse d’une économie, ce ne sont pas les ressources, mais les idées qui transforment ces ressources.
Donc Schumpeter, c’est un peu le fan-club officiel des gens qui bougent les lignes ?
Exactement ! Pour lui, sans entrepreneurs, l’économie stagne. Avec eux, elle avance — et parfois, elle explose (dans le bon sens du terme).
L’entrepreneur : l’agent de l’innovation
Schumpeter voit l’entrepreneur comme un innovateur,
celui qui introduit quelque chose de nouveau dans la société :
- un produit inédit,
- une nouvelle méthode de production,
- un nouveau marché,
- une nouvelle source de matières premières,
- ou une nouvelle organisation.
Ce qu’il appelle une “innovation schumpétérienne”, c’est cette capacité à faire différemment, à oser ce que personne n’a encore tenté.
Exemple :
Quand Henry Ford invente la production en série, il ne crée pas seulement une voiture :
il transforme la manière de produire, de vendre et même de vivre.
Donc innover, ce n’est pas juste créer un gadget : c’est changer la façon de penser le monde !
La “destruction créatrice” : le cycle de la nouveauté
Schumpeter a inventé une expression devenue célèbre : la destruction créatrice.
Elle décrit ce processus où chaque innovation remplace l’ancienne.
C’est parfois brutal, mais c’est ainsi que l’économie se renouvelle.
Exemples concrets :
- Le smartphone a détrôné les appareils photo, les GPS et les lecteurs MP3.
- Les plateformes de streaming ont remplacé les DVD.
- Les énergies renouvelables supplantent peu à peu les énergies fossiles.
Chaque nouveauté détruit un ancien modèle, mais crée aussi de nouveaux emplois, marchés et compétences.
C’est un peu comme ranger son bureau : tu dois d’abord tout sortir pour faire de la place au neuf !
Exactement. La destruction créatrice, c’est le grand ménage permanent de l’économie.
Le risque et la vision : deux ailes de l’entrepreneur
Pour Schumpeter, l’entrepreneur n’est pas seulement un technicien ou un gestionnaire.
C’est un visionnaire qui prend des risques, souvent contre l’avis de la majorité.
Il anticipe les besoins futurs et crée un déséquilibre temporaire…
le temps que le reste de l’économie s’adapte.
Autrement dit, il dérange l’ordre établi.
Et c’est précisément ce dérangement qui fait avancer le monde.
Exemple :
Les créateurs d’Airbnb ont osé proposer de dormir chez l’habitant quand tout le monde jurait par l’hôtel.
Résultat : un nouveau marché est né — et un vieux modèle a dû se réinventer.
En fait, l’entrepreneur, c’est le caillou dans la chaussure du progrès… mais sans lui, on ne marche pas loin !
L’entrepreneur, figure humaine avant d’être économique
Ce que Schumpeter nous rappelle, c’est que la croissance ne vient pas des chiffres,
mais des individus qui décident de transformer leur vision en réalité.
Ces personnes :
- observent les besoins,
- imaginent des solutions,
- rassemblent des ressources,
- et surtout, persévèrent.
Mais attention :
Schumpeter distingue l’entrepreneur de l’administrateur.
Une fois l’innovation devenue routine, elle n’a plus besoin d’un entrepreneur, mais d’un gestionnaire pour la faire tourner.
Donc quand tout roule, l’entrepreneur s’ennuie ?
Un peu ! Il préfère repartir inventer autre chose.
La société schumpétérienne : un équilibre en mouvement
Dans la vision de Schumpeter, la croissance n’est pas un long fleuve tranquille.
C’est une suite de vagues, chacune portée par une innovation majeure :
la vapeur, l’électricité, l’automobile, l’informatique, l’intelligence artificielle…
Chaque vague bouscule les anciennes, mais c’est ainsi que le monde progresse.
Le rôle de la société ?
Accompagner ces transformations, pour que la destruction créatrice ne devienne pas une destruction tout court.
Exemple :
Accompagner les travailleurs des industries anciennes vers les métiers du numérique ou de l’énergie verte,
c’est faire vivre la pensée de Schumpeter, mais de manière humaine.
Le secret, c’est d’apprendre à surfer sur les vagues du changement sans tomber du surf !
Erreurs fréquentes à éviter
❌ Croire que l’entrepreneur est forcément un “génie solitaire”.
Beaucoup innovent en équipe, en s’appuyant sur la collaboration.
❌ Idéaliser la destruction créatrice.
Elle a aussi des effets sociaux lourds : chômage, reconversion, précarité.
❌ Opposer innovation et stabilité.
Les deux sont nécessaires : l’une fait avancer, l’autre consolide.
❌ Oublier le sens.
Innover pour innover n’a pas d’intérêt si cela n’apporte pas de progrès réel.
En résumé : l’entrepreneur, moteur du changement
L’entrepreneur schumpétérien, c’est celui qui voit avant les autres,
ose agir, transforme le risque en opportunité, et crée du mouvement.
Il est le catalyseur de la croissance, le maillon entre l’idée et la réalité.
L’entrepreneur, c’est un peu comme une étincelle : il éclaire, il bouscule,
et quand tout s’enflamme, il repart allumer un nouveau feu ailleurs.
À retenir – L’entrepreneur selon Schumpeter
1. L’entrepreneur est un innovateur : il introduit la nouveauté dans l’économie. |
2. La “destruction créatrice” renouvelle sans cesse le système. |
3. Il prend des risques et dérange l’ordre établi pour avancer. |
4. L’entrepreneur est un moteur humain, pas seulement économique. |
5. La croissance est une succession de vagues d’innovations à apprivoiser. |
Calculine résume : L’entrepreneur vu par Schumpeter
L’entrepreneur, c’est celui qui voit la vague venir… et choisit de la surfer plutôt que de la fuir !
